Introduction

Il est 16h45, la sonnerie vient de retentir. Alors que les élèves quittent la classe, je remarque un conflit entre deux d’entre eux dans le couloir. L’incident est mineur, mais il mérite d’être signalé pour assurer un suivi cohérent. Pourtant, entre les corrections à terminer, la préparation du cours du lendemain et les échanges avec les collègues, trouver le temps de rédiger un rapport détaillé relève souvent du parcours du combattant. Et si une partie de ce travail pouvait être automatisée, tout en garantissant la qualité et la pertinence des signalements ?

Dans notre école fondamentale de l’Annonciation, nous avons mis en place un agent conversationnel dédié à la rédaction des signalements de faits. L’objectif ? Gagner du temps, alléger la charge mentale des enseignants et éducateurs, et surtout, faciliter la prise en charge des incidents en ciblant mieux les actions de réparation. Après plusieurs semaines d’utilisation, je partage avec vous notre retour d’expérience, les étapes clés de la mise en place, et les bénéfices concrets pour l’équipe et les élèves.


1. Pourquoi automatiser les signalements de faits ?

Dans le cadre de notre projet d’école citoyenne, chaque incident – qu’il s’agisse d’un manque de respect, d’une violence verbale ou d’un non-respect des règles de vie commune – doit être consigné pour permettre un suivi éducatif adapté. Pourtant, la réalité du terrain nous rappelle quotidiennement que le temps manque, que la charge mentale est lourde, et que la barrière de l’orthographe peut parfois décourager certains membres de l’équipe.

Notre solution : un agent conversationnel capable de générer des rapports détaillés à partir d’une simple description orale ou écrite. Voici les enjeux que nous souhaitions adresser :

  • Gagner du temps : Un enseignant dispose de peu de moments libres dans sa journée. Automatiser la rédaction des signalements permet de se recentrer sur l’essentiel : l’accompagnement des élèves.
  • Alléger la charge mentale : Plus besoin de se souvenir de tous les items à inclure dans un rapport. L’agent guide l’utilisateur et s’assure que rien n’est oublié.
  • Faciliter le travail des éducateurs et animateurs : Un rapport clair et structuré permet une prise en charge plus rapide et plus efficace.
  • Effacer la barrière de l’orthographe : Certains collègues, moins à l’aise avec l’écrit, peuvent désormais signaler un incident sans crainte, grâce à la transcription automatique et à la correction intégrée.

2. De la conception à l’utilisation : comment ça marche ?

Étape 1 : Rédiger un prompt clair et précis

La qualité du résultat dépend avant tout de la précision du prompt. Voici les consignes principales que nous avons intégrées à notre agent :

  • Respecter les items du canevas de rapports : Date, lieu, élèves impliqués, description des faits, règles enfreintes, propositions de prise en charge.
  • Adopter un ton professionnel : Le rapport doit être objectif, factuel et respectueux.
  • S’appuyer sur nos références internes : L’agent croise les informations avec notre livret des familles et notre bulletin de comportement pour identifier les règles non respectées.
  • Proposer des actions ciblées : Grâce à une base de données alimentée par nos retours d’expérience, l’agent suggère des pistes de réparation ou de médiation adaptées à la situation.

Étape 2 : Tester et ajuster

Après une phase de test avec quelques volontaires, nous avons affiné les réponses de l’agent pour qu’elles correspondent parfaitement à nos attentes. L’objectif était d’obtenir un rapport prêt à l’emploi, sans fautes d’orthographe et avec des propositions concrètes.

Étape 3 : Partager l’outil avec l’équipe

Une fois validé, l’agent a été partagé via un lien accessible à tous. Un QR code a également été généré et affiché dans la salle des professeurs et le bureau des éducateurs. Résultat : en quelques secondes, n’importe quel membre de l’équipe peut signaler un incident, même en dictant sa description à l’oral.


3. Retour d’expérience : avantages et limites

Les plus-values

  • Rapidité et simplicité : Une description courte suffit pour obtenir un rapport détaillé. Les collègues les moins à l’aise avec l’écrit peuvent même utiliser la fonction vocale.
  • Cohérence des signalements : Tous les rapports suivent le même canevas, ce qui facilite leur exploitation par l’équipe éducative.
  • Meilleur suivi des incidents : Les propositions de prise en charge, basées sur notre base de données, permettent d’agir de manière plus ciblée et efficace.

Les ajustements nécessaires

  • Formation initiale : Certains collègues ont besoin d’un temps d’adaptation pour se familiariser avec l’outil. Une courte démonstration suffit généralement.
  • Vérification humaine : Même si l’agent est performant, un rapide coup d’œil permet de s’assurer que le rapport correspond bien à la situation.

4. Pour les enseignants débutants : une version simplifiée

Si l’idée d’utiliser un agent conversationnel vous semble complexe, voici une alternative :

  • Utiliser un formulaire en ligne : Un Google Form ou un formulaire Moodle peut servir de base pour structurer les signalements.
  • S’appuyer sur un modèle pré-rempli : Un document partagé avec les items à compléter peut déjà alléger la charge de travail.

L’important est de trouver un outil qui s’adapte à vos besoins et à votre niveau de confort avec le numérique.


5. Pour les enseignants experts : aller plus loin

Si vous maîtrisez déjà ce type d’outil, voici quelques pistes pour complexifier son utilisation :

  • Intégrer l’agent à votre ENT : Pour centraliser les signalements et les lier aux dossiers élèves.
  • Créer une base de données collaborative : Enrichir régulièrement les propositions de prise en charge en fonction des retours terrain.
  • Automatiser les relances : Configurer des rappels pour le suivi des actions proposées.

6. Transposition et variantes

Cette solution peut être adaptée à d’autres contextes :

  • Dans le secondaire : Pour gérer les incidents en lien avec le règlement intérieur.
  • En formation d’adultes : Pour faciliter le signalement des difficultés rencontrées par les stagiaires.
  • En milieu associatif : Pour les animateurs ou éducateurs spécialisés.

Conclusion

Automatiser les signalements de faits, c’est avant tout redonner du temps et de la sérénité à l’équipe éducative. Grâce à cet outil, nous avons pu recentrer notre énergie sur l’essentiel : l’accompagnement des élèves et la construction d’un climat scolaire apaisé.

Et vous, comment gérez-vous les signalements d’incidents dans votre établissement ? Avez-vous déjà testé des solutions similaires ? Partagez vos retours en commentaire !


Ressources utiles :