J’ai une histoire à vous raconter. Je ne vais pas vous dire de vous installer confortablement, car ce n’est pas un conte de fées. Voilà une bonne vingtaine d’années que je suis référent pour mes collègues au niveau numérique. Ce n’est toutefois devenu officiel qu’en 2019 : la fameuse année COVID. J’ai reçu 4 périodes grâce aux missions collectives. Je me suis donc lancé dans cette mission corps et âme tant la quantité de travail était conséquente. J’ai passé mes deux mois de vacances à travailler avec acharnement pour installer les outils qui aujourd’hui soutiennent l’équipe dans nos tâches quotidiennes. Ces quatre heures étaient destinées à animer des activités dans les classes. Tout mon travail annexe était donc donné sur des heures personnelles. J’ai pris le temps de rencontrer les équipes, les enseignants. Je les ai accompagnés, paramétré leur matériel, acheté du matériel pour l’école… Je ne saurais faire la liste : sincèrement, elle serait interminable.

J’ai appris aujourd’hui que l’aventure s’arrêtait là. Que les choses soient claires : je ne tape pas du poing sur la table par rapport à mon école. Ces heures sont utiles pour d’autres choses et des priorités plus importantes et à un niveau macro (qui dépasse l’école).

Je l’ai pris de façon très constructive quand on me l’a annoncé. Maintenant, mon cerveau part un peu en vrille. Je digère mal l’information. Je me demande ce que va devenir ce que j’ai mis en place. Je me demande comment je vais faire pour mettre des limites entre mon travail à temps plein et les demandes qui me seront faites. Je me demande ce que va devenir mon travail. Il n’a pas été évoqué que j’étais encore référent numérique malgré la suppression de mes heures. Je sais cependant qu’on viendra toujours me relancer. Je sais que la plateforme Google, le site de l’école et bien plus auront besoin de ma supervision.

Si je prends le temps d’écrire ceci, c’est parce qu’il est parfois utile de présenter la face cachée. J’essaye de vous proposer un site qui va de l’avant. Sans doute loin d’être à la hauteur par rapport à la majorité des ressources disponibles, mais j’essaye de diffuser autant d’éclairage possible. Mais s’il faut donner une vue exhaustive du travail de référent numérique, c’est aussi l’histoire que je viens de résumer. Je pourrais écrire un texte bien plus long, mais le cœur n’y est pas. Je pense à mes heures de numérique jeudi et je me demande à quoi bon. Puisque la finalité n’a plus de sens. Ce qui dysfonctionne, ce n’est pas mon école. Pas plus qu’une autre en tout cas. C’est le système. Le fait que le métier de référent numérique n’est pas reconnu. Je disais au début que ce n’était pas un conte de fée : c’est plutôt une leçon. Je détesterais que d’autres vivent ce même genre de parcours.

Je continuerai. Je le sais. Master Robot continuera sur le même rythme. Je continuerai à m’acharner à faire grandir mon JPE que j’ai lancé la semaine passée. Mais aujourd’hui, j’ai un peu beaucoup le blues.