J’ai repris quelques modèles et courants pédagogiques qui m’inspirent dans la réalisation de mes séquences pédagogiques associées aux outils numériques. Cette liste n’est pas exhaustive. Chaque modèle cible des données spécifiques. Je pense qu’ils sont complémentaires et qu’il ne faut pas privilégier l’usage de l’un ou l’autre mais les envisager comme une mallette d’outils complémentaires.

Je vous propose en bonus un Podcast sur le sujet :

Le modèle SAMR

Définition

Le modèle SAMR a été créé par Ruben Puentedura. Ce modèle a pour but d’analyser l’intégration des TIC dans les actions pédagogiques : mesurer l’impact sur l’enseignement et ses apprentissages. SAMR est un acronyme qui reprend les différents éléments de ce modèle :

  • Substitution : l’outil numérique ne sert qu’à reproduire, répliquer. Il n’y a pas de changement fonctionnel. La tâche serait identique sans la technologie.

  • Augmentation : l’outil numérique sert à réaliser une tâche courante mais en apportant une amélioration fonctionnelle.

  • Modification : dans cette phase l’outil numérique apporte une réelle modification dans la salle de classe. La technologie offre un apport important à la tâche, il y a une reconfiguration de l’activité.

  • Redéfinition : grâce à l’outil numérique, de nouvelles tâches se créent, elles étaient auparavant impossible.

    Les enseignants soucieux de ne pas se lancer tête baissée dans l’utilisation des technologies à tout prix ont un outil très efficace pour mesurer la qualité de leurs séquences. Les TICne devraient pas être une fin en soi mais servir la réalisation d’une tâche où les enfants sont en recherche, directement impliqués dans l’apprentissage. L’enseignement est alors centré sur l’élève.

Ce modèle pousse également à utiliser la technologie dans des activités où les outils apportent une réelle plus-value à la classe. Dans ce cadre, les TIC ouvrent de nouvelles perspectives pour l’enseignant, des dépassements pour les enfants.

À mon sens, les nouvelles technologies n’impliquent pas un renouveau pédagogique. Elles imposent simplement une réflexion et un retour aux sources pour leur trouver du sens. C’est un cheminement indispensable pour tout enseignant qui souhaite intégrer les TIC dans ses pratiques. Le modèle SAMR pose des mots et un cadre sur ces pratiques et offre à l’enseignant un moyen de dépassement où l’apprenant devient acteur et créateur.

Un plongeon plutôt qu’une ascension

Le modèle SAMR ne devrait pas être consulté comme une liste pas plus qu’une échelle. Plusieurs personnes proposent, à juste titre me semble-t-il, de comparer le modèle à une piscine. Ainsi chacun évoluerait dans la piscine en traversant tous les composants du modèle selon l’accomplissement de la tâche.

La substitution et l’augmentation seraient la petite profondeur dans laquelle les nageurs passeraient un temps différent selon les besoins. Plus à l’aise, ils n’hésiteraient plus à piquer une tête vers les plus grandes profondeurs sans s’interdire un retour au petit bassin de temps en temps.

Annotation

Pour ma part, il est important de ne pas considérer une séquence pédagogique comme moins intéressante qu’une autre parce qu’elle se situe dans les petites profondeurs. Ce qui rend une tâche intéressante c’est son intégration dans une réflexion plus large où chaque séquence trouve son sens par un rouage sophistiqué. Une roue entraine l’autre et c’est chaque rouage a son importance dans la machine.
Ce genre de modèle implique également la capacité de l’enseignant à différencier. Les projets doivent correspondre aux besoins de chaque enfant. Chacun pourra se dépasser au niveau où il se trouve. Parallèlement, chacun pourra aussi jouer un rôle de parrain où l’apprenant devient aussi enseignant.